L'église gothique de 1520

C'est dans les premières années du seizième siècle, vers 1515, que fut édifiée l'église de Saint-Saphorin telle que nous la voyons se profiler aujourd'hui sur le ciel de Lavaux. Elle fut terminée en 1520 : telle est la date un peu effacée, gravée au-dessus de la grande porte d'entrée, que confirme la date gravée dans le bronze de la grosse cloche : 1521.

Le corps principal du bâtiment et la tour du clocher furent construits simultanément. Il y a quelque probabilité que le maître d’œuvre fut Jean Contou, de Genève, celui-là même qui construisit le nouveau grand portail de la cathédrale de Lausanne.

La hauteur de la tour des cloches est de 23 mètres à partir du niveau du sol de l'église. On a supposé qu'il était prévu de la couronner de tourelles ou échauguettes aux quatre angles, analogues à celles de l'église de St-Martin de Vevey. Mais les travaux de réparation du clocher, en 1979, ont montré que ce n'était pas le cas. En revanche, dans l'idée de constructeurs, une flèche devait terminer la tour. Les deux pans, à faible inclinaison, tels que nous les avons maintenant, était provisoire ; mais pour des raisons que l'in ignore, la flèche ne fut jamais construire. Personne ne s'en plaindra, car ainsi le faîte inachevé de ce clocher donne à l'église de Saint-Saphorin sa silhouette très particulière, unique au Pays de Vaud.

Au cours de la construction de la nef, on incorpora à l'édifice la pierre milliaire romaine datée de l'an 47, qui constitue la base d'une des colonnes de l'entrée.



 

Les cloches

L'église possède au total trois cloches; la grande date, comme précisé plus haut, de 1521. Son ton est un do#3 et elle est la seule qui date d'avant la Réformation. Les cloches 2 et 3 ont été coulées en 1661 et 1662 par Jean Richenet de Vevey.

Au haut de la chape de la grande cloche, tout à l'entour, on lit, en caractères gothiques :

JHS-Veni sancte spiritus - reple tuorum corda fielium et tui amoris in eis ignem accende - ora pro nobis beate
Siphorian
MV PP I

(Jesus notre Sauveur - viens Saint-Esprit, remplis les coeurs de tes fidèles et allume en eux le feu de ton amour - Prie pour nous, bienheureux Symphorien 1521)

 

Inscription également circulatre au bas de la chape :

Mentem sanctam spontaneam honorem deo et patri
Liberotionem

(J'invoque une âme sainte, victime volontaire qui rendit honneur à Dieu et délivra sa patrie)

Cette devise, gravée sur plusieurs cloches du Pays romand à l'épque, est une allusion à un épisode de la vie d'une certaine Sainte Agathe martyre de la foi chrétienne en Sicile en 251. On trouve la même inscription à Lausanne (St-François), et sur d'autres cloches vaudoises, notamment à Bercher, où elle figure sur la grosse cloche de l'église et sur la cloche de la maison de commune. Egalement à Rougemont et Rossinière.

L'inscription au haut de la chape de la cloche moyenne:

Ecoutez ma voix dit l'éternel et je serai dieu et vous serez mon peuple - Jeremi VII - 1661

et sur l'autre face : Jehan Richenet de Vevay m'a fondue.
et: Michel Secretan pasteur.

La petite cloche ne porte qu'une date, 1662. Elle a été faite ensemble avec la cloche moyenne en février 1662.

 

Vitraux

Les vitraux de l'église sont fort anciens, notamment le vitrail du choeur qui, selon M. Paquier, date de 1530 et est le seul de son époque dans tout le canton de Vaud qui soit parvenu jusqu'à nous dans son intégrité; il a échappé par miracle aux destructions des réformés iconoclastes des occupants bernois, par respect pour Fribourg et le domaine des Faverges. Il a également échappé aux mesures dites "antipapistes" renforcées des autorités bernoises en 1661 (libre de Richard Paquier de 1981).

 

 

 

Source : Saint-Saphorin en Lavaux, Relais romain-boug médiéval, Richard Paquier, éditions de l’Aire

Avec l'aide de Mme Erika St-Peters-Seidel

 

 

 

Traductions


traduction en anglais et allemand / deutsche Übersetzungen / English translation

Milliaire de l’église de Saint-Saphorin (47 après J.-C.)


Le milliaire romain sert de pilier à la galerie de l’orgue. Il s’agit d’une borne cylindrique marquant une étape sur une voie importante ; elle comporte les titres officiels de l’empereur sous lequel elle a été posée et la distance jusqu’au chef-lieu le plus proche.

Milliaire-de-lglise---Photo.jpg

Texte avec la restitution des abréviations


Ti(berius) Claudius Drusi f(ilius)
Caesar Aug(ustus) Germ(anicus)
pontif(ex) max(imus) trib(unicia) pot(estate) VII
imp(erator) XII p(ater) p(atriae) co(n)s(ul) IIII
(a) F(oro) C(laudii) A(ugusti)
(milia passuum) XXXVII


Traduction et explication


Tiberius Claudius fils de Drusus                              Claude (41-54 après J.-C.)
César Auguste Germanicus,                                   empereur, vainqueur des Germains
grand pontife, dans sa 7e puissance tribunicienne,    soit en 47 (7e année de règne)
acclamé vainqueur pour la 12e fois,                         soit au printemps (13e fois en été)
père de la patrie, consul pour la 4e fois,
du Forum de Claude Auguste                                  de Martigny
37 mille pas                                                          soit environ 55 km

 

Explications complémentaires


La titulature officielle de l’empereur Claude permet de dater le milliaire du printemps de l’an 47, date qui doit être celle de l’inauguration de la route menant d’Aoste à Besançon par le Grand-Saint-Bernard et le col de Jougne.


A la 5e ligne, on doit lire F  C  A : le C n’est pas souligné en rouge (il est pourtant assez visible), mais il est confirmé par le milliaire "jumeau" d’Yvorne, découvert en 1980 et exposé dans la Maison de commune de ce village.


Martigny a porté plusieurs noms : Octodurum chez César (Guerre des Gaules, III 1), Forum Claudii Augusti (sur ces deux inscriptions), puis, après la mort de Claude, Forum Claudii Vallensium (Forum de Claude des Valaisans). Mais le nom gaulois d’Octodurum n’a jamais disparu complètement : à la fin du IVe siècle, c’est le seul nom utilisé dans les sources. Par exemple au concile d’Aquilée, en 381, l’évêque signe "Theodorus episcopus Octodorensis".
Le fait que la distance soit donnée jusqu’à Martigny (et non Avenches) montre que la région veveysanne faisait partie du peuple des Nantuates, avec le Chablais, dans la province des Alpes Grées et Pénines. Les Helvètes, quant à eux, se trouvaient dans la Maxima Sequanorum, ou Séquanie.


37'000 pas valant chacun 1,48 m, cela correspond à 54,760 km. Un report sur la carte montre que le milliaire se trouvait à l’origine vers le château de Glérolles. Il a été récupéré pour l’église actuelle, construite entre 1517 et 1521.


Les deux milliaires sont les plus anciens de Suisse, mais appartiennent à une série qui détermine les passages à travers les Alpes. L’empereur Claude avait l’intention, dès 43, de conquérir l’Angleterre : dès lors la route par le Grand-Saint-Bernard devait être équipée pour pouvoir faire passer des troupes et des marchands par la voie la plus directe.

 

Notice établie par Yves Gerhard

 

 

 

Traductions


traduction en anglais et allemand / deutsche Übersetzungen / English translation

 

 

 

 


Histoire de la Paroisse de Saint-Saphorin (Lavaux)

La paroisse de Saint-Saphorin remonte à la nuit des temps, ou plus précisément au VIe siècle, quand l'évêque Marius (530-594) fit construire la première église qu'il dédia à Saint Symphorien, natif comme lui d'Autun. Ce n'est que petit à petit que l'église a servi à désigner le village qui l'entourait, et qui s'appelait jusque-là Glerula. Saint-Saphorin a fait partie pendant le Moyen-Age des "Terres de l'évêque"; c'est d'ailleurs le dernier d'entre eux, Sébastien de Montfalcon qui a fait construire l'église actuelle, en 1520. On le voit agenouillé sur le grand vitrail du choeur.

Les circonscriptions religieuses se sont constituées petit à petit pendant le Moyen-Age et c'est vers 1230 que la liste des paroisses du diocèse devient officielles. Saint-Saphorin y figure comme le centre d'une paroisse comprenant Rivaz, le Monteiller, Chexbres, Publoz, Puidoux et Cremières.

Eglise de Saint-Saphorin.jpg

 

A la Réforme (1536), le dernier curé, un nommé Grandchamp, dut s'en aller. Ce sont les pasteurs de Vevey qui ont sans doute présidé le culte durant les premières années; la toute jeune Eglise manquait alors de ministres ! Car ce n'est qu'en 1545 qu'un premier pasteur fut nommé à Saint-Saphorin: Jaques Roliet.

Jusqu'au milieu du 18ème siècle, l'église de Saint-Saphorin est l'église principale de la paroisse, même si un diacre est nommé à Chexbres dès 1688.

La séparation avec Chexbres est consommée en 1734; elle ne fut pas aisée et rencontra beaucoup d'oppositions de la part de Saint-Saphorin, qui perdait un peu de son prestige. Depuis cette date, la paroisse de Rivaz - Saint-Saphorin a vécu un peu plus de 250 ans séparée de Chexbres et de Puidoux.


C'est en effet en l'an 2000 que l' "ancienne paroisse" est à nouveau formée, par la fusion de Saint-Saphorin/Rivaz avec Puidoux/Chexbres; elle reprend également son ancien nom: "paroisse de Saint-Saphorin" et devient l'une des 83 que compte aujourd'hui le canton.

Pour la suite de l'histoire, rendez-vous sur le site internet de la paroisse.

 

Source: Richard Paquier, St-Saphorin en Lavaux. Relais romain – bourg médiéval, Lausanne, Editions de l'Aire, 1981

 

Site officiel de la paroisse de Saint-Saphorin

 


 

Réservation pour un mariage à Saint-Saphorin
 
L’administration communale se charge de la tenue du calendrier des réservations. Vous pouvez le consulter les disponibilités directement sous l’onglet «calendrier».

De plus amples renseignements sont disponibles sur la page "Temple de Saint-Saphorin".

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